Lorsque le Conseil de sécurité décidait, en 1993, de créer le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), l’espoir que l’action de la justice internationale puisse faire reculer la barbarie a alimenté la comparaison de ce nouveau tribunal avec celui de Nuremberg. Pourtant, après 14 années d’activité, cet espoir est à mains égards déçu, avec un bilan en demi-teinte qui doit beaucoup à l'attitude équivoque des États occidentaux qui, souvent, ont fait obstruction aux enquêtes du TPIY et entravé son action.
C’est dans un livre sous forme de réquisitoire implacable que Florence Hartmann – correspondante du Monde dans les Balkans pendant le bain de sang des années 1990 puis porte-parole du Procureur Carla Del Ponte au TPIY – décrit les rouages d’une justice aux prises entre raison d’État et protection des individus et des peuples et explique pourquoi les bourreax courent toujours.
Résumé
L'auteur livre le récit inédit de l'attitude équivoque des puissances démocratiques face à une justice internationale émergente, pourtant présentée comme premier acte de concret, depuis Nuremberg, de leurs engagements à faire reculer la barbarie. A l'occasion de l'affaire Milosevic, elle ouvre pour la première fois les portes interdites du Tribunal pénal international de La Haye et des chancelleries occidentales. Les révélations sur le procès Milosevic servent de toile de fond à une descente dans les coulisses les plus sombres de la haute politique et de la justice internationale. Ce récit expose au grand jour les méthodes brutales que les grandes puissances sont prêtes à utiliser, loin des regards indiscrets, pour atteindre leurs objectifs sur la scène internationale. Un dossier à charge qui viole la loi du silence en identifiant et citant ses principaux protagonistes pour appuyer ses incroyables révélations.
Florence HARTMANN, Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationale, Paris, Flammarion2007 (300 pp.)
- À lire dans la presse : Sylvie ARSEVER, «Justice internationale : la parole est à l'accusation», Le Temps, 7 septembre 2007.
Commentaires
En parallèle, que l'on ne dise surtout pas "il faut qu'ils ("les africains") arrêtent de s'entretuer, nous ne serions pas derrière pour rafistoler..". Je pense qu'il serait noble de commencer par ne plus soutenir certains régimes en place et d'assainir les relations commerciales entre le Nord et le Sud. Afin que les populations civiles puissent bénéficier, un temps soit peu, des dividendes issues de l'exploitation de leurs ressources naturelles. Et qu'elles ne soient pas tentées de se battre pour "manger". La Sierra Leone et le Libéria ont démontré tout ceci.
https://pastel.diplomatie.gouv.fr/e...
Une fois que nous avons dépassé cet état de fait, je pense qu'elle commence à manier la langue de bois comme personne ou à esquiver les questions embarrassantes par des réponses brumeuses.
- le bon vouloir des puissances occidentales
- l'existence d'intérêts stratégiques et géo politiques, justifiant l'intervention des membres permanents du Conseil de sécurité dans les Etats exsangues.
Si l'impact du "droit d'indignation", sur le rétablissement de la paix et de la sécurité international était réel et effectif, je n'aurais pas été à l'origine de cette note.
Est ce que je force le trait, en m'accaparant de ces quelques mots pour "flinguer" Rama Yade ? Non, j'apprécie Rama Yade, je l'ai dit en intro.
Simplement je regrette qu'elle perpétue ce que j'appelle le jeu de la flute.
-"Les droits de l'Homme en politique internationale", c'est la capacité d'un Etat à contribuer au fonctionnement régulier et effectif des Tribunaux internationaux. Tant sur le plan financier, qu'en termes de ressources humaines. Je fais référence au Tribunal Spécial pour la Sierra Leone, sujet que je connais, et institution dont j'ai rencontré les hauts membres.
-"Les droits de l'Homme en politique internationale" c'est garantir aux peuples le droit de disposer de leurs sous sols et des dividendes issus de leur exploitation de manière juste et équitable. L'exemple de Total, en Birmanie, n'est que trop éloquent.
-"Les droits de l'Homme en politique internationale", ce ne sont pas que des mots, en dépit de l'art oratoire qui caractérise nos dirigeants, ce sont aussi des actes concrets, perceptibles et dont on peut mesurer la portée au jour le jour.