Résumé
Les récentes prises de position de la première dame de France, Cécilia Sarkozy, au sujet des contreparties accordées à la Libye, n’y changeront rien. La libération des infirmières bulgares n’a pas été le fruit exclusif de la «défense des droits de l’Homme» ou de coopération en matière médicale. Cet événement politique majeur résulte également de multiples luttes d’influence et d’affairismes. Les «deals» en question ont mêlé la prise en charge de «tragédies humaines», selon Mme Sarkozy, la ruée sur les gazoducs et les hydrocarbures libyens et, enfin, la vente d’armes au régime politique de Mouammar Kadhafi. Ces deux derniers volets, à savoir la commercialisation du gaz/pétrole libyen et la conclusion de contrats d’armement ont fait l’objet d’un silence éloquent. Ils représentaient les contreparties supplémentaires consenties au cours du processus de libération. Confrontées au sort des soignants bulgares, ces garanties d’ordre géostratégique et financière suscitent fondamentalement le malaise et posent une interrogation : celle du coût de la libération des infirmières bulgares. En attendant la mise en place, en France, d’une commission d’enquête parlementaire, chargée de faire la lumière sur le rôle des puissances occidentales dans cette affaire, voici une analyse de faits officiels et occultes qui augurent les conclusions de la dite commission.