Après 54 années de présence, les États-Unis ont retiré leurs 110 bombes nucléaires à gravité, type B-61, de la base militaire britannique de Lakenheath. Selon Hans Kristensen, de la Fédération of American Scientists, les premières bombes nucléaires auraient été enlevées dès janvier 2007. Si cette annonce était confirmée, les États-Unis ne disposeraient plus que de 250 armes nucléaires sur le sol européen. Cet arsenal est réparti dans 5 pays (Allemagne, Belgique, Hollande, Italie, Turquie) sur 6 bases militaires (Kleine Brogel, Buchel, Volkel, Aviano, Ghedi Torre, Incirlik) de l'OTAN.
Les premières bombes nucléaires tactiques américaines furent déployées dès septembre 1954 au Royaume-Uni, puis sur l'ensemble du territoire européen au début des années 1960. En 1971, les États-Unis avaient prédisposé jusqu'à 7 300 armes tactiques pour faire face au bloc soviétique.
De nombreux faisceaux de présomptions laissent présager un retrait de toutes les armes nucléaires américaines d'ici quelques années. Le premier - certainement le plus flagrant - est la dénucléarisation en quelques années des deux plus grandes bases nucléaires américaines en Europe (Ramstein en 2005 et Lakenheath). Cela laisse donc présager un retrait assez rapide des petits arsenaux (moins de 20 bombes) des bases aériennes belge et hollandaise. Autre argument, ces bases deviennent politiquement embarrassantes pour de nombreux pays de l'OTAN et militairement inutiles face à la Russie. Au contraire, elles font persister une menace superflue.
Ce possible retrait définitif fait maintenant naître une interrogation : permettra-il à la France d'imposer sa dissuasion nucléaire à l'Europe ? C'est ce que suggère leLivre Blanc de la défense nationale : « La dissuasion nucléaire française contribue à la sécurité de l'Europe, par sa seule existence. La France propose donc à ses partenaires européens qui le souhaiteraient, un dialogue sur le rôle de la dissuasion et sur sa contribution à la sécurité collective ».
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire