Pour l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, qui a consulté toutes les parties concernées par la crise syrienne, la solution existe et elle doit reposer sur le postulat qu’il n’y aura pas de gagnants. Bien que cela soit difficile à entrevoir, selon ce médiateur, le communiqué de Genève, où s’était dégagé un consensus sur un processus de négociation pour un partage du pouvoir et une sortie de secours acceptable pour le Président Bachar al-Assad, peut constituer une base de départ pour sortir du cycle de la guerre civile. « Le Conseil de sécurité de l’ONU doit approuver le communiqué de Genève », a déclaré le Représentant spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, lors de la conférence de presse conjointe organisée avec le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov le 29 octobre dernier au Caire.
Lakhdar Brahimi clôturait un second
périple chez les parties directement intéressées par la crise syrienne dans la
région, mais avec une virée à Téhéran, Moscou et Pékin. Apparemment, le
médiateur a cherché à défaire les nœuds russo-chinois et iraniens qui
soutiennent fermement le régime de Damas dans son jusqu’au-boutisme. En effet,
dans le contexte actuel, seuls ces trois pays peuvent contraindre Bachar
al-Assad à lâcher du lest. Mais, apparemment, il n’aurait pas encore réussi à
faire partager ses idées. Brahimi a pourtant vu deux fois Lavrov durant son
dernier périple, à Moscou puis au Caire cette semaine après son séjour à Pékin.
Les deux hommes se sont concertés avec le Secrétaire général de la Ligue arabe,
Nabil al-Arabi. Ce dernier, qui a débattu au Caire la situation en Syrie avec
le médiateur international et le chef de la diplomatie russe est, quant à lui
sans voix. Que faire pour mettre fin à l’effusion de sang et à la crise ? Pour
le moment, il n’y a pas de réponse à cette question, a-t-il avoué ! Une chose
est sûre, la preuve est faite qu’il est impossible de régler la crise syrienne
en employant la force, comme le dit le chef de la diplomatie russe. Lavrov a
redit au médiateur international que les soi-disant amis de la Syrie ne sont
motivés que par le départ des autorités de Damas. Ce qui n’est pas faux en ce
qui concerne la France, le Qatar et l’Arabie Saoudite. La position des États
unis est plus nuancée, Washington étant manifestement plus préoccupé par la
montée de l’islamisme djihadiste.
Normalement, la Turquie de l’AKP devrait
avoir des inquiétudes identiques mais pour contenir les Kurdes vivant sur son
territoire national, Erdogan ne verrait pas d’un mauvais œil l’arrivée
d’islamistes à Damas qui mettraient en coupe les autres minorités ethniques, dont
les Kurdes du Nord en partage avec Ankara. Pour Lakhdar Brahimi, il faut
d’abord que toutes les parties admettent la nécessité de préciser les
priorités. En premier lieu, sauver les gens et, pour y parvenir, tous ceux dont
cela dépend devraient contraindre les parties au conflit à se mettre à la table
des négociations et à se concerter sur les délais et les paramètres de la
période de transition conformément à l’entente intervenue à Genève. Et Lakhdar
Brahimi exhorte dans cette perspective la Russie – à ses yeux l’unique participant
à la réunion à Genève qui entretient des liens avec toutes les parties, tant
avec le gouvernement qu’avec les groupes d’opposition –, à jouer le jeu de la
conciliation.
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