11 mars 2013

ACTU : Le Parlement hongrois adopte une modification controversée de la Constitution

Catherine MAIA

Le Parlement hongrois, dominé par le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, a adopté, le 11 mars, une réforme de la Constitution du pays malgré les avertissements de l'Union européenne et des Etats-Unis sur les conséquences de cette initiative sur la démocratie en Hongrie.

La réforme a été approuvée par 265 élus sur les 386 que compte le Parlement, avec 11 voix contre et 33 abstentions. Selon ses détracteurs, le gouvernement entend ainsi limiter les prérogatives de la Cour constitutionnelle pour renforcer de fait ses propres pouvoirs. Les socialistes, qui représentent le plus grand parti de l'opposition, ont boycotté le vote alors que le petit parti vert-gauche LMP a demandé aux députés du Fidesz jusqu'au dernier moment de voter non, en vain.

Manifestation de l'opposition
L'amendement retire à la Cour constitutionnelle une grande partie de ses pouvoirs, en l'empêchant de statuer sur le fond et de se référer à sa jurisprudence d'avant l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution le 1 janvier 2012. Il réintroduit par ailleurs plusieurs dispositions annulées auparavant par la Cour, comme une définition jugée restrictive de la famille ou la possibilité d'expulser les SDF des lieux publics.

Quelque 200 personnes s'étaient rassemblées devant le Parlement pendant le vote des députés pour manifester leur opposition à la modification de la Constitution. Elles avaient répondu à l'appel de deux partis de l'opposition, le DK de l'ancienP remier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany, le E2014, de l'ancien Premier ministre technocrate Gordon Bajnai, ainsi que d'un nouveau parti issu de la division du LMP (PM) et le syndicat Szoliraditas.

"Préoccupations" européennes
Juste après le vote, la Commission européenne et le Conseil de l'Europe ont fait part, le 11 mars, de leurs "préoccupations en ce qui concerne le principe de la primauté du droit, le droit de l'UE et les normes du Conseil de l'Europe".

Les Européens craignent que ces modifications gravent dans le marbre certaines dispositions controversées de la récente réforme de la justice. Selon eux, elles risqueraient aussi de restreindre la publicité politique lors des campagnes électorales, de rogner les libertés religieuses ou de limiter la liberté de circulation des étudiants hongrois.

Sources : AFP/Reuters/Le Monde


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