À l'issue d'un débat général sur la situation des droits de l'Homme dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, le Conseil des droits de l'Homme a décidé, le 23 juillet, d'envoyer d'urgence une commission d'enquête internationale indépendante pour enquêter sur toutes les violations du droit international humanitaire et des normes internationales des droits de l'Homme à Gaza depuis le début des opérations militaires le 13 juin 2014.
Lors de la séance d'ouverture, la Haut-Commissaire aux
droits de l'Homme, Navi Pillay a souligné qu'il était impératif qu'Israël, le
Hamas et tous les groupes armés palestiniens respectent strictement le droit
international humanitaire et des droits de l'Homme.
« Depuis qu'Israël
a annoncé l'opération militaire 'Coussin de protection', le 7 juillet dernier,
la bande de Gaza a été soumise à un bombardement intensif quotidien depuis les
airs, la terre et la mer, dont plus de 2100 frappes aériennes. Les hostilités
ont entraîné la mort de plus de 600 Palestiniens, dont au moins 147 enfants et
74 femmes. Comme dans les deux crises précédentes en 2009 et 2012, ce sont les
civils innocents de la bande de Gaza, notamment les enfants, les femmes, les personnes
âgées et les personnes handicapées, qui ont le plus souffert », a déclaré Mme
Pillay.
Selon les premiers
chiffres des établis par les Nations Unies, environ 74% des personnes tuées
jusqu'ici étaient des civils, des milliers d'autres ont été blessés. Des
centaines de maisons et des bâtiments civils, dont des écoles, ont été détruits
ou gravement endommagés dans la bande de Gaza, et plus de 140.000 Palestiniens
ont été déplacés. Deux civils israéliens ont également perdu la vie et entre 17
et 32 autres auraient été blessés à la suite d'attaques à la roquette et autres
projectiles tirés depuis Gaza ; 27 soldats israéliens ont été tués au cours des
opérations militaires à Gaza.
« Les plus de 2900
tirs aveugles de roquettes et mortiers en provenance de Gaza par le Hamas et
d'autres groupes armés a continué de menacer la vie des civils en Israël. Mme
Pillay a de nouveau condamné ces attaques aveugles. Il est en outre
inacceptable de placer des moyens militaires dans des zones densément peuplées
et de lancer des attaques à partir de ces zones. Le droit international est
clair - les actions d'une partie ne dispensent pas l'autre partie de la
nécessité de respecter ses obligations en vertu du droit international », a
souligné la Haut-Commissaire.
Mme Pillay a
exprimé l'espoir que les parties répondront positivement à la visite du
Secrétaire général dans la région et à son appel en faveur d'un cessez le feu
immédiat.
La Sous-Secrétaire
générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Kyung-Wha Kang, a rappelé
que dans la bande de Gaza, plus de 73% des tués étaient des civils, dont un
tiers d'enfants.
« Des maisons
occupées ont été bombardées, enterrant des familles entières sous les
décombres. La moitié de la population du quartier de Chujaiya à Gaza ont fui
leurs foyers au cours de bombardements intenses de l'armée israélienne le
week-end précédent. Au moins 18 établissements médicaux, dont cinq centres de
santé de l'UNRWA, ont été touchés par des frappes aériennes et des
bombardements depuis le début des combats », a affirmé Mme Kang.
Le blocus de sept
ans a détruit l'économie de Gaza, avec un taux de chômage élevé et la
dépendance croissante de l'aide internationale. L'Organisation des Nations
Unies assure l'alimentation de 67% de la population. Le mauvais état des
infrastructures a été encore aggravé par le cycle actuel du conflit.
« La crise à Gaza
risque fortement d'attiser la violence. Les agences humanitaires doivent
obtenir un accès sûr et sans entraves aux personnes dans le besoin; une pause
dans les combats est nécessaire et les attaques sur les installations médicales
et le personnel médical doivent cesser. La communauté internationale et les
parties au conflit doivent respecter leurs obligations », a indiqué Mme Kang.
Le Conseil a
également recommandé que le Gouvernement de la Suisse, en sa qualité de
dépositaire de la quatrième Convention de Genève, réunisse de nouveau sans
délai la Conférence des Hautes Parties contractantes à la Convention. Le
Conseil a par ailleurs appelé la communauté internationale à fournir une
assistance et des services humanitaire d'urgence au peuple palestinien dans la
bande de Gaza.
La résolution
adoptée par le Conseil, intitulée « Assurer le respect du droit international
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », avait été
présentée par le Pakistan au nom de l'Organisation de la coopération islamique
et a été adoptée à la suite d'un vote, par 29 voix contre 1 (États-Unis), avec
17 abstentions. La session extraordinaire avait été convoquée à la demande de
l'Égypte au nom du Groupe arabe, du Pakistan au nom du groupe de l'Organisation
de la coopération islamique, et de l'État de Palestine.
Source : ONU
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