26 juillet 2014

ACTU : Face à la violence à Gaza, le Conseil des droits de l'Homme décide l'envoi d'une commission d'enquête internationale

Catherine MAIA

À l'issue d'un débat général sur la situation des droits de l'Homme dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, le Conseil des droits de l'Homme a décidé, le 23 juillet, d'envoyer d'urgence une commission d'enquête internationale indépendante pour enquêter sur toutes les violations du droit international humanitaire et des normes internationales des droits de l'Homme à Gaza depuis le début des opérations militaires le 13 juin 2014.

La Commission d'enquête internationale indépendante sera chargée d'établir les faits et circonstances de ces violations et des crimes perpétrés et d'identifier les responsables, de faire des recommandations, en particulier sur les mesures en matière de reddition de comptes, ainsi que des recommandations sur les moyens de protéger les civils contre toute nouvelle attaque.

Lors de la séance d'ouverture, la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay a souligné qu'il était impératif qu'Israël, le Hamas et tous les groupes armés palestiniens respectent strictement le droit international humanitaire et des droits de l'Homme.

« Depuis qu'Israël a annoncé l'opération militaire 'Coussin de protection', le 7 juillet dernier, la bande de Gaza a été soumise à un bombardement intensif quotidien depuis les airs, la terre et la mer, dont plus de 2100 frappes aériennes. Les hostilités ont entraîné la mort de plus de 600 Palestiniens, dont au moins 147 enfants et 74 femmes. Comme dans les deux crises précédentes en 2009 et 2012, ce sont les civils innocents de la bande de Gaza, notamment les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées, qui ont le plus souffert », a déclaré Mme Pillay.

Selon les premiers chiffres des établis par les Nations Unies, environ 74% des personnes tuées jusqu'ici étaient des civils, des milliers d'autres ont été blessés. Des centaines de maisons et des bâtiments civils, dont des écoles, ont été détruits ou gravement endommagés dans la bande de Gaza, et plus de 140.000 Palestiniens ont été déplacés. Deux civils israéliens ont également perdu la vie et entre 17 et 32 autres auraient été blessés à la suite d'attaques à la roquette et autres projectiles tirés depuis Gaza ; 27 soldats israéliens ont été tués au cours des opérations militaires à Gaza.

« Les plus de 2900 tirs aveugles de roquettes et mortiers en provenance de Gaza par le Hamas et d'autres groupes armés a continué de menacer la vie des civils en Israël. Mme Pillay a de nouveau condamné ces attaques aveugles. Il est en outre inacceptable de placer des moyens militaires dans des zones densément peuplées et de lancer des attaques à partir de ces zones. Le droit international est clair - les actions d'une partie ne dispensent pas l'autre partie de la nécessité de respecter ses obligations en vertu du droit international », a souligné la Haut-Commissaire.

Mme Pillay a exprimé l'espoir que les parties répondront positivement à la visite du Secrétaire général dans la région et à son appel en faveur d'un cessez le feu immédiat.

La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Kyung-Wha Kang, a rappelé que dans la bande de Gaza, plus de 73% des tués étaient des civils, dont un tiers d'enfants.
« Des maisons occupées ont été bombardées, enterrant des familles entières sous les décombres. La moitié de la population du quartier de Chujaiya à Gaza ont fui leurs foyers au cours de bombardements intenses de l'armée israélienne le week-end précédent. Au moins 18 établissements médicaux, dont cinq centres de santé de l'UNRWA, ont été touchés par des frappes aériennes et des bombardements depuis le début des combats », a affirmé Mme Kang.

Le blocus de sept ans a détruit l'économie de Gaza, avec un taux de chômage élevé et la dépendance croissante de l'aide internationale. L'Organisation des Nations Unies assure l'alimentation de 67% de la population. Le mauvais état des infrastructures a été encore aggravé par le cycle actuel du conflit.
« La crise à Gaza risque fortement d'attiser la violence. Les agences humanitaires doivent obtenir un accès sûr et sans entraves aux personnes dans le besoin; une pause dans les combats est nécessaire et les attaques sur les installations médicales et le personnel médical doivent cesser. La communauté internationale et les parties au conflit doivent respecter leurs obligations », a indiqué Mme Kang.

Le Conseil a également recommandé que le Gouvernement de la Suisse, en sa qualité de dépositaire de la quatrième Convention de Genève, réunisse de nouveau sans délai la Conférence des Hautes Parties contractantes à la Convention. Le Conseil a par ailleurs appelé la communauté internationale à fournir une assistance et des services humanitaire d'urgence au peuple palestinien dans la bande de Gaza.
La résolution adoptée par le Conseil, intitulée « Assurer le respect du droit international dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », avait été présentée par le Pakistan au nom de l'Organisation de la coopération islamique et a été adoptée à la suite d'un vote, par 29 voix contre 1 (États-Unis), avec 17 abstentions. La session extraordinaire avait été convoquée à la demande de l'Égypte au nom du Groupe arabe, du Pakistan au nom du groupe de l'Organisation de la coopération islamique, et de l'État de Palestine.


Source : ONU

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire