27 juillet 2014

ACTU : Pour l'ONU, la crise alimentaire au Soudan du Sud est « la pire au monde »

Catherine MAIA

Dans une déclaration unanime adoptée le 25 juillet, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU « se déclarent très inquiets de la situation d'insécurité alimentaire catastrophique au Soudan du Sud, qui est désormais la pire au monde » : « La crise au Soudan du Sud risque de se transformer bientôt en famine en raison de la poursuite du conflit et du fait que les civils sont visés et forcés de fuir ».

Le Conseil exhorte, pour cette raison, les pays donateurs qui se sont engagés en mai dernier à verser plus de 618 millions de dollars, lors d'une conférence à Oslo, à « tenir leurs engagements et à augmenter leur contribution ». L'ONU appelle tous les protagonistes du conflit à protéger les civils, en particulier les femmes et les enfants, et à faciliter la livraison de l'aide humanitaire.

Dans une autre déclaration adoptée le même jour le Conseil déplore également « le manque de progrès vers la paix et la réconciliation » au Soudan du Sud. Il appelle les belligérants à cesser immédiatement les hostilités et à reprendre les négociations, et réaffirme que les attaques contre les civils ou les casques bleus« peuvent constituer des crimes de guerre ».

Le 25 juillet, le Programme alimentaire mondial (PAM) a aussi exprimé sa préoccupation concernant le risque de famine au Soudan du Sud. Le PAM a souligné que pour éviter une catastrophe, il faut impérativement assurer l'accès aux personnes qui ont besoin d'aide et que les ressources financières nécessaires soient disponibles.

Le PAM est actuellement confronté à un manque de financement qui l'empêche d'assurer les secours au cours des prochains mois. Il a besoin de 143 millions de dollars pour fournir une aide alimentaire à des millions de personnes jusqu'à la fin août.

De sont côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que près de 1,1 million de personnes au Soudan du Sud sont confrontées à des besoins alimentaires urgents associés à des niveaux exceptionnels de malnutrition et à un taux élevé de mortalité.

La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes déplacées ou d'autres qui ont été touchées par le conflit et qui n'ont pas été, cette année, en mesure d'assurer les semences.

La guerre civile qui déchire le Soudan du Sud, fondé en 2011 après des décennies de conflit avec Khartoum, s'est accompagnée de massacres ethniques. Elle a fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts, et chassé de chez eux plus de 1,5 million de Sud-Soudanais.

Les belligérants sud-soudanais doivent reprendre fin juillet les pourparlers de paix suspendus depuis un mois, selon l'Autorité intergouvernementale pour le développement, l'organisation est-africaine chargée de la médiation.

Les discussions entre le Gouvernement du Président Salva Kiir et la rébellion dirigée par son ancien Vice-Président Riek Machar sont suspendues depuis le 23 juin, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité du blocage.


Sources : AFP/Le Monde/ONU

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