9 août 2014, Nagasaki – 9 décembre 2014, Vienne : cinq mois séparent ces deux dates. D’un côté, la commémoration d’une catastrophe humanitaire et, de l’autre, un processus d’action pour éviter une future catastrophe humanitaire.
L’histoire ouvre de plus en plus ses archives, permettant de
déconstruire les mythes qui ont été patiemment tissés. Le bombardement de cette
ville était bien plus stratégique pour les États-Unis pour affirmer leur
puissance et capacité de construction d’une nouvelle arme surpuissante, que
nécessaire pour faire capituler le Japon. Plus de 80 000 morts, des dizaines de
milliers de blessés, des milliers de personnes affectées par les rayonnements
de cette arme. Nagasaki, c’est aussi la découverte par les médecins des
conséquences humanitaires de cette arme, une compréhension qui sera
retranscrite notamment par le docteur Junod du CICR, alors présent à Hiroshima.
C’est d’ailleurs sur la base de cette vision que le CICR va fonder sa politique
d’action et est aujourd’hui fortement engagé dans la promotion de l’élimination
et de l’interdiction des armes nucléaires.
Vienne
Le 8 et 9 décembre prochain, l’Autriche organise la 3e
conférence intergouvernementale sur les conséquences humanitaire des armes
nucléaires. Après le succès du round 2 (Mexico-Nayarit, février 2014), cette
conférence va apporter de nouvelles sources de réflexion et de compréhension.
Il est certain que cette conférence va sonner comme une nouvelle alerte pour
les puissances qui détiennent des armes nucléaires. Ces puissances sont toutes
invitées. Si elles ne viennent pas, il est certain qu’elles seront fortement
stigmatisées par la suite. Il n’est pas prévu qu’une feuille de route soit
publiée à l’issue de cette conférence. Mais, le savoir qui en ressortira et la
volonté d’action politique de parvenir à l’élimination des armes nucléaires résonneront
dans toutes les diplomaties, si jamais, cinq mois plus tard, en mai 2015, la
Conférence de révision du TNP est un échec. Le compte à rebours H-10 mois, est
donc lancé.
Société civile
Tout comme à Nagasaki, où de nombreuses organisations sont
présentes, il y aura la présence massive à Vienne de la société civile,
regroupée principalement sous la bannière ICAN – Campagne mondiale pour
l’abolition des armes nucléaires. Un forum, précédant la conférence officielle
(8-9 décembre), se tiendra ainsi les 6 et 7 décembre, permettant de faire le
point sur les avancées politiques et actions dans différents États du monde.
Source : Défense et géopolique
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