ACTU : L’Envoyé spécial de l'ONU souligne l'impact négatif créé par la vacance du poste de Président au Liban

Catherine MAIA

Le 10 mai, le Parlement libanais a de nouveau échoué à élire le Chef de l’État, faute d'avoir réuni le quorum exigé par la Constitution des deux tiers des 128 parlementaires, soit 96 membres.

Lors d'une réunion à huis-clos, Terje Roed-Larsen, l'Envoyé spécial de l'ONU sur la mise en œuvre de la Résolution 1559 du Conseil de sécurité concernant le Liban, a fait un point sur cette situation devant les membres du Conseil de sécurité. La Résolution 1559 avait été adoptée en 2004 par le Conseil de sécurité et porte sur le respect de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban.

Terje Roed-Larsen a tenu à souligner l'impact négatif créé par le fait que le poste de Président libanais est vacant depuis mai 2014, mois au cours duquel s'est achevé le mandat de l'ancien Président Michel Sleimane, sans que soit élu son successeur. « Au Conseil aujourd'hui, j'ai évoqué longuement le vide présidentiel et son impact négatif sur la capacité du Liban à prendre des décisions importantes. La paralysie actuelle fragilise les institutions », a déclaré M. Roed-Larsen lors d'un point de presse.

S'agissant du désarmement et du démantèlement des milices libanaises et non-libanaises, l'Envoyé spécial a noté que, depuis 2004, non seulement la présence et les activités des milices ont continué mais elles se sont élargies : « Leurs capacités croissantes sont une source de préoccupation. Elles représentent une menace majeure et très dangereuse pour la souveraineté, la stabilité et l'indépendance politique du Liban ».

L'Envoyé spécial a noté, toutefois, que beaucoup de choses avaient été réalisées depuis 2004, notamment le retrait des troupes syriennes en 2005 et le rétablissement de relations diplomatiques complètes entre la Syrie et le Liban en 2009. Il a aussi noté que des élections présidentielles et législatives « libres et justes » ont eu lieu en 2008 et 2009.

L'Envoyé spécial a, par ailleurs, annoncé qu'il quitterait son poste à compter du 31 mai 2016. Ban Ki-moon a remercié M. Roed-Larsen pour son dévouement comme l'un de ses principaux conseillers sur divers sujets liés au Moyen-Orient et a chargé le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, de reprendre ses responsabilités jusqu'à la fin de cette année.