Michel ROGALSKI
Lors de notre centième numéro, nous avions choisi d’interroger la diplomatie française. Constat accablant largement partagé et qui concluait sur l’idée que le mandat Hollande, loin de revenir sur l’inclinaison néo-conservatrice de Nicolas Sarkozy, en avait poursuivi les orientations essentielles. Pire, s’agissant de la Syrie, il avait tenté d’entraîner le gouvernement Obama dans une aventure guerrière, et devant l’échec de sa manoeuvre avait dû procéder à un rétropédalage peu glorieux. Le tropisme pro-israélien était vite apparu lors de l’été 2014. Face à l’offensive israélienne contre Gaza, l’Élysée avait alors manifestement fait part de sa compréhension pour cette action en « condamnant fortement » les tirs de roquettes du Hamas et en ajoutant qu’il « appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces ». Sur les principaux dossiers, à côté de la France, Barack Obama fait figure de modéré et nous apparaissons comme ses neocons. En trois premières années de mandat présidentiel, la France s’est retrouvée engagée dans trois guerres ! Un tel constat nous avait fait dire qu’en matière de diplomatie, Guy Mollet était de retour.